B SMART : "L’intelligence artificielle, encore trop masculine ?"
- benjamin. brl
- 16 avr.
- 3 min de lecture
Dernière mise à jour : 22 avr.
Céline Delaugère en appelle aux rôles modèles
« L’innovation, c’est aussi repousser les limites. »
Ce 17 avril, la Journée de la Femme Digitale devient Join Forces and Dare. Une nouvelle identité, plus internationale, voulue par sa créatrice Delphine Remy-Boutang. L’ambition : unir les talents, oser les croisements, et faire enfin bouger les lignes dans un monde tech encore trop uniforme.
Invitée par Thomas Hugues sur le plateau de Smart Impact, Céline Delaugère, cofondatrice de MyDataMachines, incarne cette nouvelle génération d’entrepreneures prêtes à casser les codes.
La data, moteur de l’IA… et levier d’inclusion ?
MyDataMachines, c’est une startup qui aide les entreprises à créer des bases de données riches et structurées, un peu l’oxygène de toute intelligence artificielle.
« J’ai compris très tôt qu’une IA, sans données fiables, ne va nulle part »
Le secteur ? Fashion tech, retail, e-commerce… Une IA au service du concret, du quotidien, du sensible.
Mais au-delà de la techno, il y a un combat : celui de la place des femmes dans l’IA. Et pour Céline, tout commence tôt. Trop tôt.
« Dès l’école, on installe une barrière entre les filles et les maths, l’info, l’IA. C’est culturel, mais c’est aussi structurel. »
Moins d’un quart de femmes dans l’IA : un chiffre qui pique
En 2023, seulement 25 % des effectifs de l’intelligence artificielle en France étaient des femmes. Et à peine 24 % dans le numérique, au global. Des chiffres qui stagnent malgré les discours.
Céline Delaugère n’élude pas les freins : manque de rôles modèles, difficulté à lever des fonds face à des jurys masculins, poids des stéréotypes. Mais elle veut croire à un basculement.
« Il faut montrer, inspirer, créer des vocations. C’est pour ça que j’interviens dans les écoles, que je parle aux jeunes filles. »
Et ça fonctionne. Avec son parcours diversifié ; ingénieure, entrepreneure, mannequin, triathlète. Céline prouve qu’on peut incarner plusieurs mondes, et refuser de choisir entre performance et sens, esthétique et technique.
Une voix qui compte aussi à l’Observatoire de l’IA
Céline Delaugère est également membre de l’Observatoire de l’intelligence artificielle, un espace de réflexion qui réunit chercheurs, experts et acteurs du terrain pour penser une IA plus responsable, plus éthique, plus inclusive. Un lieu où l’on questionne les usages, les biais, les implications sociales et où la diversité des profils est une richesse, pas un décor.
« À l'Observatoire de l'intelligence artificielle, on travaille sur comment acculturer les gens et de faire réfléchir sur comment on peut développer une intelligence artificielle éthique. »
L’IA féminine, plus éthique ?
« Est-ce qu’une IA féminine est plus éthique qu’une IA masculine ? »
La question, un brin provocatrice, fait sourire Céline. La diversité dans les équipes, c’est la meilleure façon de limiter les biais. De faire une IA pour tous, pas pour quelques-uns.
« Si on veut une intelligence artificielle éthique, il faut que toutes les intelligences humaines y participent. »
Car derrière les algorithmes, il y a des visions du monde. Et pour Céline Delaugère, il est urgent que ces visions se croisent, se complètent, s’enrichissent.
Une course contre la montre… et pour le sens
Dans un contexte où les géants du numérique s’affrontent à coups de milliards pour dominer le futur de l’IA, Céline choisit une autre voie : celle d’un progrès utile, maîtrisé, inclusif.
« On aurait pu avoir les mêmes peurs avec l’électricité. Ce qui compte, ce n’est pas la puissance de la technologie. C’est ce qu’on en fait. »
Le rendez-vous est pris, ce 17 avril. Et toute l’année. Pour une IA qui ose, qui unit, et qui inclut.
Le 3 Avril 2025
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